Les plusieurs tentatives au niveau politique pour la lutte effective contre la corruption au Bénin depuis la période des indépendances à nos jours se sont révélées comme des échecs cuisants. La dernière a été la tentative de Boni YAYI de mettre la lutte contre la corruption au centre de son action gouvernemental. Cela n’empêche pas les Béninois de continuent à penser dans leur grande majorité que la corruption est un mal grandissant contre lequel ils se sentent impuissants. Mais face à ce constat, que faire ? Se laisser aller au désespoir ?
L’histoire de la corruption au Bénin
Huguette AKPLOGAN-DOSSA, dans un article publié sur l’Internet et intitulé, «Aperçu historique de la corruption au Bénin », note que la corruption très tôt était apparue comme un problème crucial quelques années après les indépendances. Elle écrit : « Moins de cinq ans après les indépendances, le Gouvernement du président AHOMADEGBE avait pris les premières mesures de lutte contre la corruption en dénonçant, le 14 mars 1964, au cours d’une conférence publique, les faits de corruption commis par les agents de l’Etat». Elle poursuit avec un extrait du Discours Programme du 30 novembre 1972 « Je gagne 15 F par mois, c’est ma solde, elle me suffit. Je voudrais simplement que tu saches qu’il y a eu dans ce pays trois hommes, trois politiciens qui gagnaient inutilement 25 francs par mois. Désormais, et pour compter du 26 octobre 1972, ces soixante quinze francs resteront dans les caisses de l’Etat. Voilà la vérité, et c’est une révolution ». Elle parle aussi des plusieurs initiatives du régime d’alors contre la corruption avant de remarquer que tout cela n’a en rien fait reculer la corruption qui n’a fait que s’aggraver. «Au nombre des causes ayant sonné le glas du régime révolutionnaire, figure la corruption qui a conduit à la faillite généralisée de l’Etat » Elle a continué pour faire un développement jusqu’aux audits commandités par le Gouvernement de Boni YAYI pour conclure que le Bénin n’est pas encore prêt pour la lutte contre la corruption.
L’histoire de la corruption au Bénin
Huguette AKPLOGAN-DOSSA, dans un article publié sur l’Internet et intitulé, «Aperçu historique de la corruption au Bénin », note que la corruption très tôt était apparue comme un problème crucial quelques années après les indépendances. Elle écrit : « Moins de cinq ans après les indépendances, le Gouvernement du président AHOMADEGBE avait pris les premières mesures de lutte contre la corruption en dénonçant, le 14 mars 1964, au cours d’une conférence publique, les faits de corruption commis par les agents de l’Etat». Elle poursuit avec un extrait du Discours Programme du 30 novembre 1972 « Je gagne 15 F par mois, c’est ma solde, elle me suffit. Je voudrais simplement que tu saches qu’il y a eu dans ce pays trois hommes, trois politiciens qui gagnaient inutilement 25 francs par mois. Désormais, et pour compter du 26 octobre 1972, ces soixante quinze francs resteront dans les caisses de l’Etat. Voilà la vérité, et c’est une révolution ». Elle parle aussi des plusieurs initiatives du régime d’alors contre la corruption avant de remarquer que tout cela n’a en rien fait reculer la corruption qui n’a fait que s’aggraver. «Au nombre des causes ayant sonné le glas du régime révolutionnaire, figure la corruption qui a conduit à la faillite généralisée de l’Etat » Elle a continué pour faire un développement jusqu’aux audits commandités par le Gouvernement de Boni YAYI pour conclure que le Bénin n’est pas encore prêt pour la lutte contre la corruption.
La corruption, un mal qui a la peau dure
On peut lire dans les résultats d’une étude publiée en mars 2008 que « […] pour 93% des personnes enquêtées, la corruption demeure un problème préoccupant au Bénin. En outre, 79% de ces personnes s’inquiètent de son évolution. Selon le rapport de l’étude, les problèmes jugés sérieux par les ménages, les entreprises et les fonctionnaires sont, entre autres : le coût de la vie, le chômage, l’inflation, et la corruption dans les secteurs public et privé. Ces personnes ont une opinion défavorable sur le fonctionnement des services publics essentiels, entre autres, les douanes, la justice, la police routière et judiciaire, les impôts et taxes, les services d’électricité, et la passation des marchés. »
Quelle est ma proposition ?
Renforcer le droit à l’information : l’accès à une information crédible sur les activités du gouvernement participera à décourager les pratiques de mauvaise gestion, de malversation et de détournement des ressources publiques. En effet, les citoyens vont pouvoir contrôler la gestion d’une autorité ou d’un gouvernement s’ils ont l’accès aux informations sur les activités de cette autorité ou de ce gouvernement. L’obligation même qui serait faite aux gouvernants de rendre ces informations accessibles au public les obligerait à résister à la tentation de la corruption car les citoyens peuvent à tout moment demander des comptes à leurs gouvernants.
Comment cela peut être fait ? Le décret 2007-532 du 2 novembre 2007 portant attribution, organisation et fonctionnement des Archives Nationales rend responsables les organismes publics de la gestion de leurs archives courantes. En effet, les archives sont l’ensemble des documents issus du fonctionnement de tout organisme et c’est par elles que l’information sur les activités du Gouvernement et des pouvoirs publics en général peut être rendue accessible aux citoyens. Or, cette loi ne fait aucune obligation à ces organismes quant à l’accessibilité de ces documents au public.
J’irai plus loin pour dire que malgré les dispositions de cette loi les archives dans nos administrations publiques sont abandonnées. Parfois quand bien même, il existe une structure (un service ou une unité) qui s’occupe de leur gestion, les ressources budgétaires ne sont pas accordées à cette structure pour récupérer, organiser et mettre les archives à la disposition du public.
L’information est un aspect important de la lutte contre la corruption qui est souvent négligé. Plusieurs affaires de malversation amenées devant la justice n’ont jamais pu trouver un dénouement tout simplement parce que les preuves, les traces, c’est-à-dire les archives rendant compte de ces actes ne sont plus disponibles. Elles ont été souvent négligées ou tout simplement détruites par les responsables de ces malversations. « L’étude de cas conduite par l’International Records Management Trust (IRMT) en Afrique a révélé de sérieuses failles dans les pratiques en ce qui concerne la conservation des documents. Les études de cas révèlent que l’inefficacité des systèmes de gestion des documents entrave non seulement la capacité des gouvernements à être crédibles mais est aussi la cause de l’augmentation de la corruption, des cols blancs africains. »
Pour moi, l’avenir de la lutte contre la corruption passe par la lutte pour la bonne conservation des archives publiques et leur mise à disposition des citoyens.
Alfred Cossi CHODATON
Sources: